René LAMI
Il avait « une gueule » pour faire du cinéma et jouer dans un film d’Audiard : casquette vissée sur la tête et paletot posé sur de frêles épaules, René Lami était une figure du village.
Il y était venu pour la première à l’âge de 14 ans pour y travailler comme ouvrier agricole chez Louis Gillot, puis chez Roger Carlet, sa seconde famille, au point d’y vivre jusqu’à la fin de ses jours où Pierrette Gillot l’entourait de toute son affection.
Lui, que les uns et les autres appelaient affectueusement tantôt Zébulon, Negusse ou Plume Patte, bénéficiait d’un capital sympathie auprès des habitants dont il avait d’ailleurs été au service comme cantonnier, tout en occupant, pour le reste de son temps, un emploi à la scierie Pahin à Scye.
René Lami (il se prénommait en fait Claude) a également été durant quatorze ans porte-drapeau de la section des anciens combattants de Montigny-lès-Vesoul.
Bravant le froid, mais aussi la chaleur, il participait aux cérémonies patriotiques : 8 mai, 11 novembre et 16 juillet, jour où la population rend hommage aux Montinois tués ou morts en déportation.
Hospitalisé à Lure, il y est décédé le jeudi 19 février 2015 dans sa 83e année. Il était né le 11 mars 1932 au foyer d’Hélène Chognon et d’Eugène Lami, demeurant à Colombier. Il avait deux frères et trois soeurs. Il était en retraite depuis 1992.
René Lami avait gardé le célibat. Il avait quitté le village en 1953 pour être affecté au 99e bataillon d’infanterie alpine à Sathonay (Ain). Ses dix-huit mois de service terminés, il avait ensuite participé aux opérations de maintien de l’ordre durant six mois en 1956, en Algérie.
Il était titulaire de la croix du combattant, de la médaille commémorative des opérations de maintien de l’ordre en Afrique du Nord et de la médaille de la reconnaissance de la Nation.
En mai 1998, René Lami était devenu le nouveau porte-drapeau de la section locale des anciens combattants en remplacement d’André Carlet. Le 11 novembre 2012, il avait officié pour la dernière fois. En effet, le 8 mai 2013, jour de la passation officielle de témoin avec son successeur, le jeune Thomas Bournot, René Lami, avait été victime d’un malaise et n’avait pas pu participer à la cérémonie patriotique.
A son retour de l’hôpital, il avait reçu la médaille de l’Assemblée Nationale remise par le député Alain Chrétien, en témoignage de son engagement au devoir de mémoire. René Lami avait aussi connu le bonheur de participer, le 16 juillet 2009, à la cérémonie de ravivage de la flamme sous l’Arc de Triomphe à Paris après avoir été reçu avec une délégation du village par Alain Joyandet, ministre de la Coopération et de la Francophonie.
Quelques années plus tôt, le 18 avril 2003, lors d’une cérémonie organisée à Vesoul, il avait serré la main de Hamlaoui Mékachéra, secrétaire d’Etat aux anciens combattants, un souvenir dont il avait conservé une photo.
Ses obsèques ont célébrées le lundi 23 février 2015 en l’église Saint-Laurent de Montigny-lès-Vesoul. Elles ont été suivies de son inhumation au cimetière de Colombier.
A ses proches, la municipalité adresse ses sincères condoléances.
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